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INC5, nous demandons un fort traité sur les plastiques

Le plastique est une crise croissante pour l’environnement, la santé humaine, les droits humains, la biodiversité et le climat, qui nécessite en urgence des mesures au niveau mondial pour y remédier. Comme l’ont démontré de nombreuses études, le plastique est présent partout, non seulement dans les écosystèmes et l’atmosphère, mais aussi dans la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et même à l’intérieur de nos corps. 

Ainsi, en mars 2022, lors de la reprise de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (UNEA-5.2), une résolution historique a été adoptée pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin. La résolution (5/14)  demandait au Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de convoquer un Comité de négociation intergouvernemental (CNI)  pour développer « l’instrument », qui doit être basé sur une approche globale prenant en compte le cycle de vie complet du plastique, y compris sa production, sa conception et son élimination. Ce traité est l’occasion de rectifier le tir. Il pourrait devenir l’un des accords environnementaux les plus importants de toute l’histoire.

Afin que le traité mondial sur le plastique puisse efficacement inverser la tendance de la pollution plastique et contribuer à mettre fin à la triple crise planétaire des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution, nous appelons les gouvernements à garantir que l’instrument naissant comprenne :

  • Des objectifs significatifs, progressistes et obligatoires pour limiter et réduire drastiquement la production de plastique vierge, y compris des mesures concernant les produits chimiques toxiques, les additifs, les monomères et les polymères, en vue d’une élimination progressive correspondant à l’ampleur et la gravité de la crise de la pollution plastique et en phase avec les limites planétaires. Cela inclut, sans s’y limiter, l’élimination immédiate des polymères, additifs et substances chimiques toxiques les plus dangereux et les plus toxiques utilisés dans la production de plastique, des exigences de transparence pour assurer la sécurité des plastiques dans le commerce, la suppression immédiate des recours au plastique à usage unique les plus problématiques et inutiles, et un système cohérent pour éliminer progressivement les plastiques non essentiels. Ce système devra être soutenu par des mesures visant à empêcher les pays non parties au traité de saper ces accords progressistes ;
  • Des objectifs juridiquement contraignants, assortis et ambitieux pour mettre en œuvre et étendre la réutilisation, la recharge et les systèmes de distribution de produits alternatifs afin d’accélérer la transition vers l’abandon des plastiques à usage unique. En conséquence, le traité doit rejeter les fausses solutions, les substituts déplorables et les solutions techniques inefficaces telles que l’incinération, le « recyclage chimique », la valorisation énergétique des déchets, le co-traitement dans les fours à ciment, le commerce international des déchets, les crédits plastique et autres stratagèmes qui perpétuent le statu quo et soutiennent la poursuite de la production de plastique au détriment du climat et de la santé humaine et environnementale ;
  • Une transition juste vers des moyens de subsistance plus sûrs et plus durables pour les travailleur.euse.s et les communautés à travers la filière du plastique, en accordant la priorité au secteur informel des déchets et aux besoins des communautés de première ligne touchées par la production de plastique, l’incinération et le brûlage à l’air libre. Cette approche nécessite le respect des droits humains et la reconnaissance des savoirs traditionnels et l’expertise des peuples autochtones, des communautés locales, des ramasseur.euse.s de déchets et des recycleur.euse.s du secteur formel dans la résolution de la crise ;
  • Des dispositions qui tiennent les entreprises polluantes et les pays producteurs de plastique pour responsables des préjudices graves aux droits humains, à la santé humaine, aux écosystèmes et aux économies découlant de la production, de l’utilisation et de l’élimination du plastique. Dans le même esprit, le traité devra également fixer des exigences accessibles au public, harmonisées et juridiquement contraignantes en matière de transparence des substances chimiques contenues dans les matériaux et produits en plastique tout au long de leur cycle de vie. 

Article rédigé par GAIA

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